lundi 14 novembre 2016

Il est temps de devenir animateur des jeunes !


Au cours des congés de la Toussaint (du 22 au 29 octobre 2016) Marlon-Paterne Koubaka et Blaise Bakulu Madila, séminaristes de quatrième année au Grand-Séminaire de Strasbourg, ont effectué le stage théorique du BAFA dans les locaux de l’IFARE (Institut Franco-Allemand de Recherche sur l’Environnement, bâtiment 90 sur le campus CNRS de CRONENBOURG 23, rue du loess 67200 Strasbourg. La formation était dirigée par monsieur Vaille Philippe, secondé par deux de ses collaborateurs : Jean et Benjamin.

Le BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) peut intéresser toute personne dès l’âge de 17 ans. La formation est sanctionnée par « un diplôme non professionnel du Ministère de la Jeunesse, des Sports, de la Vie Associative et de l’Education Populaire ». Ce diplôme permet à la personne titulaire d’un BAFA, et ayant des aptitudes d’animation, d’encadrer des groupes d’enfants ou de jeunes, occasionnellement, pendant les vacances, en colonie, dans les centres des loisirs pour tous ou dans l’animation territoriale. La formation du BAFA s’étale sur trois étapes : la session de formation générale, le stage pratique et la session d’approfondissement ou de qualification.
Pourquoi le Séminaire envoie-t-il les séminaristes suivre une telle formation ? A côté de la formation spirituelle, pastorale ou académique, un Séminaire se préoccupe de la formation humaine des candidats au ministère de prêtre. Or la formation du BAFA fait acquérir des bases d’animation, des capacités et compétences, elle développe l’esprit d’initiative, l’autonomie et le sens de la responsabilité. C’est donc dans cette dynamique d’action que ces deux séminaristes se sont engagés. Mais le plus simple est probablement de leur laisser la parole.


Marlon-Paterne Koubaka

J’ai vécu une expérience très riche dans le renforcement de mes compétences et connaissances. Sur le plan humain, au contact des enfants, des formateurs et des autres stagiaires, j’ai vécu une expérience de partage, de manière collective. Cela m’a permis de repenser le rôle de l’animateur que je serai. Cela m’apporte aussi des compétences pour gérer les situations de mouvements d’adultes ou d’enfants dans une paroisse. J’ai appris que l’animateur, par son écoute attentive et sa disponibilité, prend en compte les spécificités de chacun (enfants comme adultes) en donnant des références ; il instaure un cadre relationnel de confiance qui favorise le respect mutuel et la convivialité ; il est un modèle pour les autres et favorise l’autonomie ; il est une personne responsable, créative et aussi une personne ressource ; avec des compétences techniques, il a le souci permanent de garantir la sécurité physique et affective de tous ; il fait confiance à l’enfant qui est une personne compétente. L’enseignement sur l’autorité a aussi attiré mon attention. J’ai compris que l’autorité n’est pas nécessairement « autoritarisme » ou « laxisme ».  Un enseignement riche qui m’aidera certainement dans l’encadrement des jeunes et dans ma vie en paroisse. Aussi, j’invite très humblement mes confrères séminaristes à participer à cette formation pour le bien de l’Eglise qui leur sera un jour confiée.


Blaise Bakulu Madila
Cette formation était une occasion pour moi de comprendre ce qu’est l’animation auprès des jeunes. J’ai compris que l’animation requiert un sens des responsabilités (encadrement), d’échange (adaptation-relations), de transmission (cherchant l’épanouissement ou l’autonomie des enfants et adolescents), de divertissement (créer des activités pour s’amuser en toute liberté) et d’organisation (la capacité de planifier les activités en innovant et évaluant le projet pédagogique adopté). Les jeux occupent une place de choix dans l’encadrement des enfants, ai-je appris. D’où ma compréhension « du Grand jeu » dans le monde d’animation. Ce grand jeu est quelque chose de plus grand qui nécessite l’imaginaire pour aider les enfants à tirer profit de ce temps fort. Voici les grand jeux que j’ai découvert au cours de cette session : la kermesse, le casino, la chasse au trésor, le jeu de piste, le jeu de plateau, les olympiades, le grand jeu sportif, le cluedo, etc. Chaque jeu a une téléologie et est divisé en quatre étapes : la sensibilisation, le début, le déroulement et la fin. La sensibilisation est une façon de communiquer le grand jeu dans sa réalisation (quand, où, comment ?). C’est une accroche, voire une forme de publicité sur le jeu en vue de donner envie aux enfants de prendre part à une activité ; et qu’ils sachent au moins où aller, quand et comment y aller. Pour le début du jeu, il est important d’expliquer l’imaginaire. D’où la nécessité de raconter l’histoire choisie en expliquant les règles du jeu tout en constituant des équipes. Ayant effectué cette tâche, le jeu peut bien commencer. C’est cela le déroulement du jeu sur base des règles expliquées. Quant à la fin, il est demandé à l’animateur de faire sortir les enfants tranquillement de l’imaginaire en expliquant la fin de l’histoire. Cette fin s’avère être importante. Tout cela m’a instruit énormément et je crois pouvoir utiliser ces éléments dans ma pastorale proche ou future avec les enfants, voire les jeunes.
La session théorique du BAFA m’a aussi permis aussi de découvrir les activités à organiser dans une colonie ou dans un centre d’accueil pour enfants. Il s’agit d’activités comme les animettes, les jeux de société, les jeux sportifs (jeux en plein-air), le bricolage, les expressions, la cuisine, la nature et la musique. J’ai appris comment mener ces activités, comment organiser des ateliers bien adaptés à l’enfant et à son apprentissage de l’autonomie, dans le respect de ses choix et sans les juger, à l’écoute de ses ressentis, pour qu’il trouve du plaisir à ce qu’il fait. Cette façon de voir les choses m’a aidé à comprendre la nécessité du respect mutuel dans la confiance.
La formation a encore développé en moi une prise de conscience des besoins de l’enfant et de sa psychologie. Les travaux de Montessori et de Piaget (grands pédagogues pour l’éducation des enfants) ont été d’une importance capitale. D’où l’urgence d’avoir un projet pédagogique, soutenu par un projet d’éducation en vue de promouvoir  maturation et transmission des valeurs (liberté, autonomie, bienveillance, ouverture d’esprit, bien-être, etc.). Un temps d’immersion m’était réservé pour palper du doigt ces réalités dans le centre CLE, dirigé par monsieur Vaille Philippe (directeur de notre session théorique).

J’ai vraiment été informé sur la relation à établir entre l’enfant et l’animateur, le sens du travail de l’animateur dans une structure, le contrat d’engagement éducatif, la responsabilité civile et pénale du métier d’animateur ainsi que sa règlementation. Je me vois déjà un peu aguerri dans un domaine qui me sera certainement utile dans ma pastorale de séminariste (la pastorale-catéchétique), et surtout dans ma vie future en paroisse comme prêtre.