lundi 23 septembre 2013

Trois semaines dans une paroisse du Brésil

P.Edvaldo et Xavier
Cet été l’Eglise Catholique a connu l’événement mondial des J.M.J à Rio de Janeiro. On nous dit à longueur de journée que la jeunesse s’éloigne de l’Eglise et notamment de son discours moraliste. Cet événement nous montre des jeunes de 18-30 avec la soif de chercher un sens à leur vie.

A la même période (29 juin au 21 juillet), j’ai eu la grâce de vivre trois semaines au contact des membres de la communauté de paroisse du Sacré Cœur de Jésus située dans la ville de Mariana et alentour. Ce séjour dans le diocèse brésilien de Mariana, le plus historique de l’Etat du Mina Gerais (il a fêté les 300 ans de sa création), a été possible grâce au Père Edvaldo, un ami prêtre que j’ai connu en 2011 dans une paroisse parisienne.








 
le Corcovado: le Christ Rédempteur (Rio de Janeiro)
Pour évoquer ce pays nous devons nous arrêter un instant sur quelques données  chiffrées qui nous présentent le pays et ses spécificités. La superficie du Brésil représente environ 16 fois la France. Il compte 198 millions d’habitants dont 80 % habitent dans les villes. Le salaire minimum est de 660 réals brésiliens ce qui représente 253 euros par mois. Et pourtant le Brésil est un pays riche grâce notamment à ces ressources naturelles comme par exemple les minerais de fers dans l’Etat du Minas Gerais. Mais ce pays est l’un des plus inégalitaires du monde. Les moyens de communications sont totalement inexistant sauf les voitures et les bus (le pays ne compte que quatre grandes routes). La religion catholique est la première religion du pays, mais on y observe une forte montée ces dernières années des églises évangéliques est remarquée. N’oublions pas toutefois qu’un catholique sur deux sur la planète habite en Amérique Latine.



            
 



Ce qui nous aura le plus touché, mon frère et moi, c’est l’accueil que nous ont réservé les brésiliens. Au début de chaque célébration liturgique, sur invitation du célébrant, l’assemblée entonnait à notre attention un chant de bienvenu repris par toute l’assemblée. De même à la fin des Eucharisties dominicales,  l’assemblée souhaite un joyeux anniversaire aux membres de la communauté qui ont fêté leur anniversaire la semaine précédente. Quelle joie de vivre anime ce peuple ! 

Père Edvaldo lors de messe d'anniversaire pour ces 7 ans d'ordination sacerdotale


    

Notre séjour fut ponctué par de nombreuses rencontres avec des paroissiens autour d’un café et même d’un repas. Les portes des habitations sont là-bas toujours ouvertes de façon extraordinaire…. La richesse de ce peuple c’est la joie de vivre malgré les nombreuses difficultés qu’il rencontre dans la vie quotidienne (nous avons été témoins de manifestations ou de barrages routiers pour contester la hausse du coût de la vie). Cet état d’esprit joyeux, nous renvoie à l’exclamation de Saint Paul dans la lettre aux romains : « Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent. » J’ai aussi ressenti un fort désir d’échanges dexpériences entre églises européennes et latino-américaines.

photo de Rio
Ceci avait été entendu par le Cardinal Lienart en 1961. A l’appel du pape Jean XXIII,  il créa au sein de l’épiscopat français un service pour aider prêtres et religieux français à partir en mission en Amérique Latine. Ce service existe toujours et s’appelle « pole Amérique Latine de la Conférence des évêques de France”.

Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes et accompagnateur du « Pole Amérique latine de la Conférence des évêques de France » aime parler « d’Eglises sœurs » en parlant des Eglises de France et d’Amérique Latine. Il évoque l’importance des échanges qui doivent remplacer les rapports de domination tels qu’ils ont pu exister dans le passé. Il ne s’agit nullement d’approuver ou de condamner l’évangélisation de l’Amérique Latine, notamment durant l’âge d’or de l’Espagne et du Portugal au milieu du 16e et du 17e siècle, mais d’affirmer aujourd’hui que nous formons l’Eglise, qui se construit dans  la diversité de nos Eglises locales, avec pour ciment l’unité que nous vivons autour de notre Saint Père, le Pape François…

Alors répondons à l’appel du Christ qui nous dit : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. » (Mt 28,19). Deus abençoe esta terra e este povo !


Xavier, séminariste en 5ème année

églises St François d'Assise (gauche) et du Mont Carmel (droite)











jeudi 19 septembre 2013

Reprise du séminaire pour l’année 2013-14

Foyer de charité d'Ottrott.
Après le temps des vacances, l’heure est venue pour les séminaristes ainsi que pour les prêtres responsables de leur formation de reprendre le rythme habituel de la vie au séminaire. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas.
Le Père René Fischer qui jusqu'à maintenant à été le directeur de la 5ème et de la 6ème année a été nommé curé à la paroisse Saint Aloyse du Neudorf. Pour lui succéder, Mgr Grallet a nommé le Père Frédéric Trautmann qui a été jusqu’alors curé à Dambach-la-ville. Pour cette rentrée 2013 le séminaire accueille deux séminaristes en première année et un autre en seconde année. Trois autres séminaristes vivront une année de césure à l’extérieur de notre maison tandis qu’un autre retrouve notre maison à l’issue de la sienne.  

Père Bernard Pitaud, pss.
C’est donc avec ce nouveau visage que la communauté du séminaire a effectué sa rentrée le jeudi 29 août. Comme il est de coutume, elle a commencé à vivre un temps de retraite silencieuse, cette année encore au Foyer de charité d’Ottrott. La prédication a été assurée par le Père Bernard Pitaud, pss. Il a nourri ce temps de retraite de méditations bibliques qui ont favorisé chez chacun le ressourcement dans la prière, l’adoration et la célébration eucharistique. L’éloignement de la ville et la proximité avec la nature a également permis aux séminaristes-retraitants de goûter à l’importance du silence pour une relation au Seigneur plus intense. De cette manière, la communauté du Séminaire a fait sienne l’intention de prière de pape François qui invitait durant le mois de septembre à prier pour la valeur du silence et pour l’évangélisation dans les communautés chrétiennes qui sont victime de persécution.



Salle de conférence, où le Père Pitaud a donné deux enseignements journaliers.











mardi 17 septembre 2013

A partir de septembre, une année de césure pour une mission au Tchad



Au nom de la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) Francis s’envolera le 2 septembre pour un an au Tchad, l’un des pays les plus pauvres de la planète. Il œuvrera comme professeur de français, d’anglais et de philosophie dans le centre de soutien scolaire « Emmanuel » fondé par la communauté apostolique de Saint-François Xavier. « Au Tchad, à une époque, il y a eu une indiscipline générale avec de la triche et de la corruption. Le gouvernement a remis les choses en place, mais maintenant presque plus personne ne passe le Baccalauréat. Le centre essaie donc de remonter le niveau scolaire, qui est très bas », explique-t-il.
 

Entre excitation et appréhension

Pour Francis Wertheimer, l’Afrique n’est pas une nouveauté : « J’avais déjà effectué une mission de trois semaines, au Bénin, en 2010, juste avant d’entamer ma formation de séminariste pour devenir prêtre, raconte-il. Cela m’avait vraiment beaucoup plu. On apprend à aller au-delà des images négatives véhiculées par les médias. Même si c’est un continent pauvre, il y a une grande richesse humaine là-bas. J’avais été extrêmement bien accueilli. Pour moi ces missions sont importantes, elles me permettent de découvrir un autre monde, différemment que par le tourisme. »
Mais c’est quand même avec une petite appréhension qu’il s’apprête à quitter pendant un an ses proches. « J’ai un peu peur pour la sécurité, même si je serai dans la capitale, N’Djamena, qui est plutôt sûre avec une présence militaire française et un consulat en lien avec les volontaires. » Car même si le Tchad n’est pas un pays officiellement en guerre, les troubles y sont fréquents et les relations avec certains voisins comme le Soudan parfois tendues. « Je me demande aussi comment je vais supporter la chaleur pendant autant de temps… » Le fait qu’il y ait déjà trois volontaires au centre plus quelques autres dans la capitale le rassure tout de même.
 

« Certaines valeurs… »

En plus de son rôle de professeur, Francis sera aussi chargé d’animer des temps spirituels. « En Afrique, la religion reste le ciment de la société et c’est aussi ce qui m’intéresse. Le centre est neutre au sens où il accueille toutes les religions et n’est pas réservé à une communauté, mais il n’y a pas cette laïcité à la française, négative de mon point de vue, qui cherche à éliminer tout ce qui a trait à la religion… » Francis Wertheimer déclare d’ailleurs que sa volonté de découvrir « l’Église universelle » sur d’autres continents a aussi influencé son choix pour l’Afrique.
La DCC, ONG catholique fondée en 1967, accompagne chaque année plus de 500 volontaires dans le monde. Ouverte à tous, elle se charge de trouver des partenaires locaux et d’assurer le lien avec le volontaire. Francis précise « qu’il est tout de même important d’adhérer à certaines valeurs de l’Église, d’autant plus que sur place on est amené à travailler avec eux. Mais durant ma formation j’ai eu l’occasion de rencontrer certains athées même s’ils sont plutôt rares… » La DCC organise ainsi une formation de dix jours visant à préparer les volontaires avec des cours de géopolitique et des conférences sur la santé par exemple. « J’ai eu aussi des cours plus ciblés sur ma destination et sur ma mission : comment tenir une classe ou organiser un cours. »


Ordinations diaconales et presbytérales 2013


Didier Batherosse et Thomas Schmitt

Dimanche 9 juin 2013 Monseigneur Jean-Pierre Grallet a présidé deux ordinations diaconales et deux ordinations sacerdotales en notre cathédrale. Pierre-Hubert Haag et Didier Batherosse sont devenus diacres en vue du sacerdoce. Ils exerceront leur ministère dans leur paroisse de stage respective. Nicolas Tousch et Thomas Schmitt ont été ordonnés prêtres en présence des évêques auxiliaires Mgr Dollmann et Mgr Kratz et avec la participation d’une importante partie du presbyterium d’Alsace. Mgr Grallet a nommé les deux nouveaux prêtres dans la communauté de paroisses du val de Munster pour le premier et dans la communauté de paroisses du pays de saint Materne, sur Ill et Scheer pour le second.

Thomas Schmitt et Nicolas Tousch
















Première messe au Grand Séminaire




Comme le veut la tradition, le jour suivant l’ordination, les deux nouveaux prêtres ont célébré une première messe dans la chapelle du Grand Séminaire de Strasbourg, avant de procéder à la bénédiction des fidèles. Après quoi toute la communauté s’est retrouvée autour d’un repas festif marquant également la fin de l’année. L’émotion était palpable au terme du repas au moment des prises de paroles et des remerciements. Les deux nouveaux prêtres vivaient là leurs derniers instants avec la communauté, après plusieurs années de vie commune, marqués de nombreux souvenirs. Puisse Notre Seigneur Jésus-Christ les accompagner dans leur mission ! Qu’à l’intercession de Sainte Odile et de tous les saints et saintes d’Alsace, ils soient de bons et fidèles serviteurs du Christ.